
L’évolution des taux d’usure : quel impact sur l’assurance emprunteur ?
Les taux d’usure constituent une limite règlementaire importante dans le domaine du crédit : ils définissent le plafond au-delà duquel une banque ou un établissement de crédit ne peut pas proposer un prêt avec un TAEG (taux annuel effectif global) trop élevé.
En pratique, ce mécanisme sert à protéger l’emprunteur contre des conditions de prêt abusives. Mais l’assurance emprunteur, qui est intégrée dans le coût total du crédit (et donc dans le TAEG) est aussi concernée par l’évolution des taux d’usure. Explications.
- Publié le 29 décembre 2025
- Clemence Mouren
en 3min max !
Les impacts concrets de l’évolution des taux d’usure sur l’assurance emprunteur
Quand les taux d’intérêt augmentent, les établissements de prêt appliquent des taux nominaux plus élevés pour compenser le coût du financement. Cela tend à faire monter le TAEG du prêt.
Cependant, dans la mesure où l’assurance emprunteur est prise en compte dans le coût total du prêt, son coût influe directement sur la possibilité pour un prêt d’être accepté sans dépasser le taux d’usure.
Les emprunteurs ont donc moins de marge pour souscrire une assurance avec des garanties adaptées à leurs besoins sans risques de refus de leur dossier par la banque. C’est notamment le cas pour les personnes seniors ou ayant un profil de risque aggravé de santé.
Lorsque les taux augmentent fortement, les banques sont généralement plus strictes sur les critères de sélection de l’assurance : elles exigent des garanties plus complètes, appliquent des exclusions plus restrictives et sont plus vigilantes sur les profils à risque.
Si le TAEG dépasse le taux d’usure après l’inclusion de la prime d’assurance dans le calcul du coût total du prêt, le dossier d’assurance peut tout simplement être rejeté. Cela peut contraindre l’emprunteur à revoir sa stratégie :
- En diminuant le montant emprunté ;
- En allongeant la durée du prêt ;
- En choisissant un taux de prêt plus bas ;
- En souscrivant une assurance moins chère, mais avec des garanties peut-être moins intéressantes.
Dans certains cas, la banque peut imposer des conditions sur l’assurance pour que le dossier soit recevable.
Les stratégies à mettre en place pour limiter l’impact du taux d’usure sur l’assurance emprunteur
Face aux effets parfois restrictifs de la hausse des taux d’usure, vous pouvez mettre en œuvre différentes stratégies.Elles limitent l’impact du coût de l’assurance emprunteur sur le TAEG.
Négocier directement le coût de l’assurance
Vous pouvez parfois obtenir une réduction en révisant certains paramètres. Par exemple, le niveau de couverture (capital assuré, quotité, durée). Vous pouvez également actualiser des données personnelles : en cas d’arrêt du tabac ou d’évolution du statut professionnel notamment.
Une négociation de ce type peut réduire sensiblement la prime mensuelle. Vous conservez ainsi les garanties essentielles. Cette solution est particulièrement utile lorsque vous avez souscrit le contrat initial depuis plusieurs années. Il ne reflète alors plus votre situation réelle.
Opter pour une délégation d’assurance plus compétitive
Depuis la loi Lagarde (2010) et les réformes suivantes (lois Hamon, Bourquin, Lemoine), vous êtes libre de choisir une assurance externe à celle que propose la banque. Une seule condition : les garanties doivent être équivalentes. Cette délégation d’assurance vous permet souvent de réaliser des économies significatives. Les assureurs alternatifs proposent en effet des tarifs plus adaptés à votre profil de risque individuel.
Réduire la prime permet de faire baisser le TAEG global. Vous restez ainsi sous le seuil du taux d’usure. C’est aujourd’hui l’un des leviers les plus efficaces pour alléger la charge de l’assurance emprunteur dans le coût total du prêt. Vous conservez en même temps une couverture solide.
Ça assure est à votre écoute !


